Page:Nodier - Trésor-des-Fèves et Fleur-des-Pois, 1894.djvu/55

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sa tête endormie, ni une feuille nourricière ou rafraîchissante pour apaiser la faim et la soif. Trésor des Fèves ne s'inquiéta point. Il fendit proprement de l'ongle son porte-manteau, et il en détacha un des trois petits écrins dont Fleur des Pois lui avait fait la description. Ensuite, il l'ouvrit comme il avait fait de la calèche, et semant son contenu en terre, à la pointe de la serfouette : « Il en arrivera ce qui pourra, dit−il, mais j'aurais grand besoin d'un pavillon pour me couvrir cette nuit, ne fût-il que d'une plante de pois en fleur ; d'un petit régal pour me nourrir, ne fût-il que d'une purée de pois au sucre ; et d'un lit pour me coucher, ne fût-il que d'une plume de colibri. Aussi bien, je ne saurais revoir mes parents d'aujourd'hui, tant je me sens pressé d'appétit, et courbatu de la fatigue du voyage. »

Trésor des Fèves n'avait pas fini de parler,