Page:Nodier - Trésor-des-Fèves et Fleur-des-Pois, 1894.djvu/56

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qu'il vit sourdre du sable un superbe pavillon en forme de plante de pois, qui monta, grandit, s'épanouit au loin, s'appuya d'espace en espace, sur dix échalas d'or, se répandit de toutes parts en gracieuses tentures de feuillage, parsemées de fleurs de pois, et s'arrondit en arcades innombrables, dont chacune supportait à la clef de son cintre un riche lustre de cristal chargé de bougies musquées. Tout le fond des arcades était garni de glaces de Venise, d'une hauteur démesurée, qui n'avaient pas le moindre défaut, et qui refléchissaient les lumières à éblouir d'une lieue la vue d'un aigle de sept ans.

Sous les pieds de Trésor des Fèves, une feuille de pois, tombée d'accident de la voûte, s'élargit en magnifique tapis diapré, de toutes les couleurs de l'arc-en-ciel et d'une multitude d'autres. Bien plus, ce tapis était bordé de guéridons de bois d'aloès et de sandal, qui semblaient prêts à s'affaisser sous le poids des