Page:Nodier - Trésor-des-Fèves et Fleur-des-Pois, 1894.djvu/57

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pâtisseries et des confitures, ou sur lesquels des fruits glacés au marasquin cernaient élégamment dans leurs coupes de porcelaine surdorée une bonne jatte de purée de petits pois au sucre, marbrée à sa surface de raisins de Corinthe noirs comme le jais, de vertes pistaches, de dragées de coriandre et de tranches d'ananas.

Au milieu de toutes ces pompes, Trésor des Fèves ne fut cependant pas en peine de reconnaître son lit, c'est-à-dire la plume de colibri qu'il avait souhaitée, et qui scintillait dans un coin, comme une escarboucle tombée de la couronne du grand mogol, quoiqu'elle fût si petite, qu'on l'aurait cachée d'un grain de mil. Trésor des Fèves pensa d'abord que ce sommier répondait peu au reste des commodités du pavillon ; mais, à mesure qu'il regardait la plume de colibri, elle se mit à foisonner tellement qu'il eut bientôt des plumes de colibri à la hauteur de la main,