Page:Nodier - Trésor-des-Fèves et Fleur-des-Pois, 1894.djvu/62

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il n'était pas de la société phrénologique, mais il avait l'instinct de simple nature qui instruit tous les êtres créés à discerner de loin la physionomie d'un ennemi ; et il n'eut pas regardé un moment le commandant en chef de cette louvetaille affamée, sans reconnaître en lui un loup couard et patelin qui lui avoit adroitement escroqué, sous couleur de philosophie et de vertu, le dernier de ses litrons.

− Messire loup, dit Trésor des Fèves, n'a pas perdu de temps pour rassembler son bercail et le mettre à ma poursuite ! Mais par quel mystère ont-ils pu me rejoindre, tous tant qu'ils sont, si ces vauriens de loups n'ont aussi voyagé en pois chiche ? − C'est probablement, reprit-il en soupirant, que les secrets de la science ne sont pas inconnus des méchants ; et je n'oserais jurer, quand j'y pense, que ce ne sont pas eux qui les ont inventés pour mieux engeigner les bonnes