Page:Nodier - Trésor-des-Fèves et Fleur-des-Pois, 1894.djvu/8

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d'autres. Le vieux le prit donc sur son genou, et l'y fit sauter doucement, comme les demoiselles qui se promènent à cheval, en lui adressant milles paroles agréables, auxquelles l'enfant répondait à sa manière, pour ne pas être en reste avec le vieux dans une conversation si honnête. Et, pendant ce temps, la vieille allumait un joli feu clair de gousses de fèves sèches qui éclairait toute la maison, afin de réjouir les petits membres du nouveau venu par une douce chaleur, et de lui préparer une excellente bouillie de fèves où elle délaya une cuillerée de miel qui en fit un manger délicieux. Ensuite elle le coucha dans ses beaux langes de fine toile qui étoient fort propres, sur la meilleure couchette de paille de fèves qu'il y eût à la maison, car, de la plume et de l'édredon, ces pauvres gens n'en connoissaient pas l'usage. Le petit s'y endormit très bien.

Quand le petit fut endormi, le vieux dit à