Aller au contenu

Page:Noel - Le Rabelais de poche, 1860.djvu/179

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

En pleine nuit, avant de rentrer en leurs chambres, ils allaient au lieu du logis le plus découvert voir la face du ciel, et là notaient les comètes, s’il y en avait, les figures, situations, aspects et conjonctions des astres.

Puis avec son précepteur il récapitulait rapidement, à la mode des Pythagoriciens, tout ce qu’il avait vu, lu, appris, fait et entendu dans la journée.

Alors ils priaient Dieu le créateur en l’adorant et ratifiant leur foi envers lui et le glorifiant de sa bonté immense ; lui rendant grâce de tout le temps passé, ils se recommandaient à sa divine clémence pour tout l’avenir. Cela fait ils prenaient leur repos.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

S’il advenait que l’air fût pluvieux, tout le temps d’avant le dîner était employé comme de coutume, excepté qu’il faisait allumer un beau et clair feu pour corriger l’intempérie de l’air. Mais après dîner, au lieu de leurs exercices, ils restaient à la maison, et, par manière d’apothérapie, s’ébattaient à botteler du foin, à fendre et scier du bois, et à battre les gerbes dans la grange. Puis ils étudiaient en l’art de peinture et sculpture… ; ils allaient voir aussi comment on tirait les métaux ou comment on fondait l’artillerie, ou bien ils allaient visiter les lapidaires, orfèvres et tailleurs de pierreries, ou les alchimistes et monnayeurs, ou les hautelissiers, les tisserands, horlogers, miroitiers, impri-