ment, tout aussi bien des rêves poétiques dans nos idées d’un atome qui n’est probablement qu’ « un centre de force », de la position des atomes dans la molécule d’une association organique, de l’éther et de ses vibrations, que nous en voyons, nous, dans les idées du moyen âge relatives au séjour des âmes après leur mort ; mais on n’a pas pour cela le droit de qualifier de mystiques un Helmholtz ou un William Thompson , parce qu’ils travaillent à l’aide des notions sous lesquelles eux-mêmes, dès aujourd’hui, ne peuvent plus se représenter rien de précis. C’est ainsi qu’on ne doit pas non plus nommer Dante un mystique, à la façon d’un Rossetti, qui tire sa Damoiselle bénie non de la connaissance scientifique de son temps, mais d’une brume d’idées embryonnaires non développées, en querelle constante les unes avec les autres. Dante suivait de l’œil pénétrant de l’observateur les réalités de ce monde, et il en transporta l’image jusque dans son enfer ; Rossetti n’est pas capable de comprendre le réel ou seulement de le voir, parce qu’il est incapable de l’attention nécessaire pour cela ; et comme il sent cette faiblesse, il se persuade, conformément à l'habitude humaine, qu’il ne veut pas ce que, en réalité, il ne peut pas. « Que m’importe », disait-il un jour, « que la terre tourne autour du soleil, ou le soleil autour de la terre ? [1] » Cela ne lui importe pas, parce qu’il est incapable de le comprendre. Il ne nous est naturellement pas possible d’examiner toutes les poésies de Rossetti aussi à fond que The blessed Damozel ; mais ce n’est pas non plus nécessaire, puisque
- ↑ Éd. Rod, op. cit., p. 67.