enflammé de plus sublimes martyrs au mépris de la mort qu’un Gehlen, qui tombe empoisonné en préparant l’hydrogène arsénieux découvert par lui ; qu’un Crocé-Spinelli, qui trouve la mort dans son ballon monté trop rapidement, tandis qu’il observait la pression atmosphérique ; pour ne pas parler d’un Ehrenberg, que le travail de toute son existence finit par rendre aveugle, d’un Hyrtl, dont les préparations anatomiques au sublimé corrosif détruisent presque la vue, des médecins qui s’inoculent des maladies mortelles, de la troupe presque incalculable des voyageurs de découvertes au pôle nord et à l’intérieur des continents noirs ? Et un Archimède n’a-t-il réellement pas trouvé de la valeur à sa vie, quand il adressait aux soudards de Marcellus cette adjuration : « Ne détruisez pas mes cercles » ? La véritable et saine poésie a toujours, elle aussi, reconnu cela, et ses figures les plus idéales ne sont pas un homme pieux qui marmotte des prières d’une bouche baveuse, et contemple, les yeux convulsés, une vision hallucinatoire, mais un Prométhée et un Faust, qui luttent pour la science, c’est-à-dire pour la connaissance précise de la nature.
L’affirmation que la science n’a pas tenu ce qu’elle a promis et que la génération montante se détourne d’elle pour cette raison, ne résiste pas un instant à la critique. C’est une affirmation purement en l’air. Ce point de départ du néo-catholicisme est absurde, les symbolistes eux-mêmes assurassent-ils cent fois que c’est le dégoût de la science qui les a rendus mystiques. Les allégations que même un esprit sain donne sur les mobiles réels de ses actions ne doivent être utilisées qu’avec la plus prudente