non plus absente des œuvres de Verlaine. Cette ferveur revêt du reste, dans maintes autres poésies, une expression beaucoup plus nette. Je veux seulement citer des strophes caractéristiques empruntées à deux autres pièces de Sagesse [1].
O mon Dieu, vous m’avez blessé d’amour,
Et la blessure est encore vibrante,
O mon Dieu, vous m’avez blessé d’amour.
O mon Dieu, votre crainte m’a frappé,
Et la brûlure est encore là qui tonne,
O mon Dieu, votre crainte m’a frappé.
O mon Dieu, j’ai connu que tout est vil.
Et votre gloire en moi s’est installée,
O mon Dieu, j’ai connu que tout est vil.
Noyez mon âme aux flots de votre vin,
Fondez ma vie au pain de votre table.
Noyez mon âme aux flots de votre vin.
Voici mon sang que je n’ai pas versé.
Voici ma chair indignée de souffrance.
Voici mon sang que je n’ai pas versé.
Suit l'énumération extatique de toutes les parties du corps qu’il offre à Dieu en sacrifice ; puis le poème se termine ainsi :
Vous connaissez tout cela, tout cela,
Et que je suis plus pauvre que personne,
Vous connaissez tout cela, tout cela.
Mais ce que j’ai, mon Dieu, je vous le donne.
A la Sainte Vierge, le poète s’adresse en ces termes :
Je ne veux plus aimer que ma mère Marie.
Tous les autres amours sont de commandement,
- ↑ Paul Verlaine, op. cit., P. 175, 178.