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Page:Nordau - Les mensonges conventionnels de notre civilisation, Alcan, 1897.djvu/13

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LES
MENSONGES CONVENTIONNELS
DE NOTRE CIVILISATION



MANÉ, THÉCEL, PHARÈS

I

L’Humanité, semblable au Faust de Goethe, est à la recherche de la science et du bonheur ; mais jamais peut-être elle n’a été aussi éloignée qu’aujourd’hui de dire au moment présent : « Oh ! demeure, tu es si beau ! » L’instruction et la civilisation se répandent partout et prennent possession des contrées les plus sauvages. Chaque jour voit surgir une nouvelle et merveilleuse découverte qui rend la terre plus habitable et les ennuis de l’existence plus faciles à supporter. Mais, malgré l’accroissement de toutes les conditions du bien-être, l’Humanité est plus mécontente, plus inquiète, plus agitée que jamais. Le monde civilisé n’est qu’une immense salle de malades qui remplissent l’air de leurs gémissements navrants et se tordent en proie à tous les genres de souffrances. Allez de pays en pays et deman-