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EINSTEIN ET L’UNIVERS.

La différence est d’ailleurs en général assez faible. Mais elle n’est pas nulle. Si on place une masse de 1 000 kilogs au centre d’un cercle de 10 mètres de diamètre, le nombre π différera réellement de sa valeur euclidienne de moins d’un septillionième, c’est-à-dire de moins d’un millionième de milliardième de milliardième.

Au voisinage de masses formidables comme celles des astres, la différence pourra être beaucoup plus grande, ainsi que nous verrons. C’est de là surtout que proviennent les divergences entre la loi de gravitation de Newton et celles d’Einstein, divergences que l’observation a tranchées à l’avantage de celle-ci… Mais n’anticipons pas…

Nous avons montré dans un chapitre précédent que l’Univers réel des relativistes est un continuum à quatre dimensions et non pas à trois comme le croyait la science classique, et qu’au sein de ce continuum les distances dans l’espace et les distances dans le temps sont relatives. Seul a une valeur indépendante des conditions d’observation, seul a une réalité absolue… ou du moins objective, ce que nous avons appelé l’« Intervalle » des événements, synthèse des données spatiales et chronologiques.

Mais, pour avoir quatre dimensions, l’Univers, tel que nous l’avons discuté à propos de l’expérience de Michelson