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EINSTEIN ET L’UNIVERS.

plus d’étoiles que nous n’en voyons ! C’est ainsi que les calculs de Poincaré sont contraires à l’hypothèse d’une extension indéfinie de l’Univers stellaire, puisque le nombre des étoiles « comptées » concorde à peu près avec le nombre qui a été « calculé ». Mais, encore un coup, ces calculs ne prouvent plus rien si la loi d’attraction n’est pas tout à fait l’inverse du carré, aux distances énormes.

Pourtant si l’Univers est fini, dans l’espace tel que le conçoit la science classique, la lumière des étoiles et les étoiles isolées elles-mêmes iraient peu à peu se perdre sans retour dans l’infini, et le cosmos s’évanouirait. Notre esprit répugne à cette conséquence et les observations astronomiques ne montrent aucun indice d’une telle dislocation.

En un mot dans l’espace des « absolutistes » l’Univers stellaire ne peut être infini que si la loi du carré des distances n’est pas tout à fait exacte pour des masses très éloignées, et il ne peut être fini que s’il est éphémère dans le temps.

D’ailleurs pour Newton, l’Univers stellaire pourrait être fini dans un Univers infini, puisque l’espace pour lui ne suppose point la matière. Pour Einstein au contraire, l’Univers tout court et l’Univers matériel ou stellaire sont une seule et même chose, puisqu’il n’y a point d’espace sans matière ou énergie.