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EINSTEIN ET L’UNIVERS.

Il est d’ailleurs un point où Galilée et Newton, tout en croyant à l’existence de l’espace et du temps absolus, admettaient déjà une certaine relativité. C’est l’impossibilité, reconnue par eux, de distinguer les uns des autres, les mouvements de translation uniformes ; c’est l’équivalence de toutes ces translations ; c’est par conséquent l’impossibilité de mettre en évidence une translation absolue.

C’est cela qu’on appelle le principe de relativité classique.

Un fait imprévu a contribué à porter ces questions sur un plan nouveau, et amené Einstein à donner une extension inattendue au principe de relativité de la mécanique classique : c’est le résultat d’une expérience célèbre de Michelson, qu’il importe de décrire brièvement.

On sait que les rayons lumineux se propagent dans le vide interastral ; c’est ce qui nous permet d’apercevoir les étoiles. Cela a conduit depuis longtemps les physiciens à admettre que ces rayons se propagent dans un milieu dénué de masse et d’inertie, infiniment élastique, n’opposant aucune résistance au déplacement des corps matériels qu’il pénètre de toute part. Ce milieu les savants l’appellent l’éther. La lumière s’y propage à la manière des ondes dans l’eau, avec une vitesse voisine de 300 000 kilomètres par seconde et que je désignerai abréviativement par la lettre V.