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LA MÉCANIQUE EINSTEINIENNE.

fondé en dernière analyse, comme tous ceux de la mécanique, sur l’expérience. C’est le principe de la composition des vitesses. Si un navire fait en eau calme du 10 kilomètres à l’heure et qu’il descende un fleuve dont la vitesse est de 5 kilomètres à l’heure, la vitesse du navire par rapport au rivage immobile sera, comme on peut le mesurer et le constater, égale à la somme de ces deux vitesses, c’est-à-dire à 15 kilomètres à l’heure. C’est la règle de l’addition des vitesses.

D’une manière plus générale, si un corps part du repos et sous l’action d’une force prend en une seconde une vitesse que va-t-il faire, si l’action de la force se prolonge pendant une deuxième seconde ? Il prendra, d’après la mécanique classique, une vitesse [1]. Supposons, en effet, un observateur animé d’une vitesse de translation et qui se croit au repos. Pour lui, à la fin de la première seconde le corps paraît au repos (puisqu’il a la même vitesse que l’observateur). En vertu du principe de relativité classique, le mouvement apparent de ce corps doit être le même pour notre observateur que si ce repos était réel. C’est-à-dire qu’à la fin de la deuxième seconde, la vitesse relative du corps par rapport à l’observateur sera ,

  1. Comme exemple d’une force identique agissant pendant des temps successivement égaux à 1, 2 ou 3, on peut supposer 3 canons de même calibre, mais de longueurs égales à 1, 2 et 3 et dans lesquels les charges ou plutôt leur force propulsive sont identiques et constantes. On constate que les vitesses initiales des obus sont entre elles comme 1, 2 et 3.