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EINSTEIN ET L’UNIVERS.

et comme l’observateur a déjà une vitesse , la vitesse absolue du corps sera On verrait de même qu’elle serait au bout de trois secondes, au bout de 4 secondes et ainsi de suite. Elle pourrait donc croître au delà de toute limite, si la force agit pendant assez longtemps ? Oui, dit la mécanique classique. Non, dit Einstein, puisque aucune vitesse ne peut dépasser celle de la lumière dans le vide.

Nous avons supposé un observateur qui possède la vitesse par rapport à nous et qui se croit au repos. Pour lui, le corps observé était également au repos au début de la deuxième seconde, puisque sa vitesse était la même que celle de l’observateur. De ce que le mouvement apparent du corps est pour cet observateur, pendant la deuxième seconde, ce qu’il était pour nous pendant la première, la mécanique classique concluait que sa vitesse doublait pendant cette deuxième seconde. C’est qu’elle ne savait pas ce qu’Einstein nous a enseigné : que le temps et l’espace dont se sert cet observateur sont différents des nôtres.

Qu’est-ce qu’une vitesse ? C’est l’espace parcouru pendant une seconde. Mais l’espace que mesure ainsi notre observateur en mouvement, et qu’il croit avoir une certaine longueur, est, en réalité, pour nous immobiles, plus petit qu’il ne croit, parce que les mètres dont il se sert, sont — Einstein nous l’a montré, — raccourcis par la vitesse, sans qu’il puisse s’en apercevoir.

Et alors les vitesses ne s’ajoutent plus exactement