Page:Normand - À tire-d’aile, 1878.djvu/21

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Toutes les trois vous pouvez vivre ici

En un tel voisinage et vous aimer ainsi ?

— Et pourquoi non ? répliqua l’immortelle.

— Ah ! dit l’oiseau, vous n’êtes pas

Comme au pays là-bas !

Entre vous trois point n’est de guerre !
— La guerre entre nous ! pourquoi faire ? »
Dit le lys. — « La guerre ?… Comment ? »
Hasarda bien timidement

Tout en baissant les yeux d’un petit air honnête

L’humble et modeste violette.

« La guerre ! Eh ! oui, ma foi ! dit l’oiseau, très-flatté

D’être interrogé de la sorte ;
Une guerre où chacun apporte,
De l’un et de l’autre côté,

Des trésors de franchise et d’amabilité ! »
Puis d’un air important : « Voyez-vous, ma bichette,

(Ayant longtemps habité la Villette

Il avait quelque peu l’argot parisien),
Vos compagnes et vous, ici, vous n’êtes rien

Que des fleurs aux autres pareilles,