Page:Normand - À tire-d’aile, 1878.djvu/22

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Dont l’unique devoir — devoir tout gracieux —

Est de nourrir mesdames les abeilles,

D’embaumer le zéphyr et de charmer les yeux.

Mais là-bas, au bout de la terre,
Plus haut est votre ministère

Et plus grands les devoirs qui vous sont départis :

Vous prenez part aux affaires publiques,

Et représentant trois partis
Vous êtes des fleurs… politiques. »


« Corbleu, vous vous moquez ! — dit le lys furieux

Et presque rose de colère.

« Ces hautes fonctions ne sont point notre affaire ! »
Risqua la violette, écarquillant les yeux.

« Votre esprit est facétieux

Et vous contez fort bien, riposta l’immortelle.
Mais vous voyagez trop, en tout temps, en tout lieu,

Pour ne pas mentir quelque peu !

— Rien de plus vrai, » répliqua l’hirondelle.

Et sans tarder elle leur fait
Un récit exact et complet,