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qui, sans aucun doute, ont dû être plus nombreuses, trois seulement sont parvenues jusqu’à nous. Examinons-les successivement.


Pays-Bas. — M. J.-H. Bormans, le savant belge, auteur de plusieurs publications et entre autres d’un ouvrage intitulé La chanson de Roncevaux, fragments d’anciennes rédactions thioises, auquel M. Gaston Paris a consacré un excellent article (Bibl. de l’Éc. des Ch., XXVI, 384 ss.), a fait paraître dans les Bulletins de l’Académie royale de Belgique (2e série, XV, 177-275) une étude qui porte le titre suivant : Fragments d’une ancienne version thioise de la chanson de geste d’Aiol[1].

Tout d’abord nous ferons sur le mot tiois une observation déjà faite par M. G. Paris (l. c., 385, en note) ; c’est que cette expression de tiois est prise par M. Bormans dans un sens trop restreint, car les poëtes du moyen-âge désignent sous ce nom tous les peuples allemands. Il est vrai que M. Bormans semble, dans le cours de sa publication, modifier son opinion, car il dit (p. 29) qu’il donnerait volontiers à la langue du fragment le nom de dialecte avalois. Avalois ou néerlandais, c’est pour nous la même chose, et ce terme marque bien la différence du langage des Pays-Bas avec l’allemand, différence que les savants belges et hollandais n’ont pas toujours suffisamment fait sentir (cf. G. Paris, Hist. poét., 135 ss.).

Les fragments publiés par M. Bormans sont au nombre de deux. Le premier, A, est formé de deux morceaux de

  1. Cette étude a été publiée à part (Bruxelles, s. d.) ; nous renvoyons à ce tirage qui a l’avantage de donner un errata et quelques notes supplémentaires.