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xliv
aiol

Ce roman italien d’Ajolfo del Barbicone est en prose et doit être daté de la fin du xive siècle. L’auteur en est connu : il s’appelle Andrea comme nous l’apprenait déjà le titre de l’ouvrage ; il est né à Barberino di Valdelsa, village du comté de Florence ; son père s’appelait Jacopo : de là la longue énumération de ses noms et surnoms : Andrea di Jacopo da Barberino di Valdelsa. Il vécut à la fin du xive siècle et au commencement du xve et exerçait la profession de maître de chant. C’était un grand travailleur : on peut citer au nombre de ses ouvrages les Narbonnais, l’Aspromonte, Hugue d’Auvergne, Guerino il Meschino, les six livres des Reali di Francia et d’autres encore[1].

Les mss. dont s’est servi l’éditeur de la chanson italienne sont au nombre de huit appartenant à trois bibliothèques différentes, la Laurenziana, la Magliabechiana, la Riccardiana (voy. Préf., xxvii).

M. del Prete a fait précéder sa publication d’une Préface dont nous demandons à dire quelques mots. Il y a examiné les rapports existants entre la compilation italienne et la chanson française. Le roman a-t-il été tratto (tiré) ou detratto (réduit), ou ritratto (extrait), ou copiato (copié) de l’Aiol français ? M. del Prete émet sur cette question l’opinion qu’Andrea a dû avoir sous les yeux une chanson française qu’il a non pas copiée, mais imitée. Il cite à l’appui de son opinion trois passages[2] de notre chan-

  1. L’attribution des six livres des Reali à Andrea est une découverte faite par M. Pio Rajna dans son beau livre des Ricerche intorno ai Reali di Francia (Bologne, 1872).
  2. À propos d’un de ces passages, celui où Lusiane fait à Aiol un aveu trop franc de son amour, M. del Prete dit : « Or questo