Page:Normand - La Muse qui trotte, 1894.djvu/34

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Psyché du vestiaire, ô brillante psyché,

Entre tes deux supports tendant ton front penché
Comme pour mieux saisir et fixer au passage
Les contours indécis d’une fuyante image,
Quels riens divertissants, quels amusants secrets,
Si tu pouvais parler, tu nous raconterais !

Tu nous dirais, modeste et sûre confidente,
Les suprêmes conseils que la mère prudente
Donne à sa fille, enfant timide, aux yeux luisants,
Rouge de son début dans le monde, à seize ans ;
Tu nous dévoilerais l’attitude empressée
Du plat ambitieux qui, l’échine baissée,
Esquisse devant toi le sourire engageant
Qui doit lui rapporter ou la gloire ou l’argent ;
Tu dresserais en pied la prétention bête
Du fat, sur son col droit portant droite la tête,
Et croyant bonnement, avec ses airs vainqueurs,
Au bout de sa moustache accrocher tous les cœurs ;