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Page:Normand - La Muse qui trotte, 1894.djvu/37

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Dressant en un coin noir ta carcasse inutile,
Qu’un meuble sans emploi, sans valeur et sans style !

Mais va…, console-toi ! Car dans quelques instants
Ils seront tous partis, ces pantins grelottants,
Les yeux gros de sommeil et la tête dolente,
Trouvant le logis loin, la voiture trop lente,
Et portant dans le cœur le vague et mol ennui
Qu’un plaisir trop fréquent fait germer après lui.
Alors seule, ô psyché, dans le grand vestiaire
Que l’aurore blanchit d’une pâle lumière,
Au milieu du profond repos de la maison,
Tu pourras t’égayer d’une bonne façon
En revoyant passer, dans ta glace sereine,
Le défilé sans fin de la bêtise humaine !