Page:Normand - La Muse qui trotte, 1894.djvu/36

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Mais ton succès est court et ne dure qu'à peine,
Ô psyché ! Tout finit. La gloire, chose vaine,
N’a point de lendemain. Ainsi pour toi. Voici
La fin de la soirée et de ton règne aussi.
Ceux qui te regardaient si doucement naguère
N’ont pour toi qu’un coup d’œil dédaigneux et vulgaire
Quand, leur effet produit, partant plus ou moins tôt,
Ils ont du vestiaire extrait leur paletot
Ou leur manteau de bal, épave pitoyable
Qu’un valet endormi déficèle à la diable.
Tous passent devant toi, laids, décoiffés, fripés,
À se garer du froid seulement occupés,
Enfoncés jusqu’au nez dans des foulards livides,
Papillons d’un moment devenus chrysalides !
Oh ! les lâches ingrats ! Les tristes oublieux !
Ton service fini, tu n’es plus à leurs yeux,