Page:Normand - La Muse qui trotte, 1894.djvu/54

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Ah ! ces rêves exquis, rêves de jeune fille,
Ils se ressemblent tous un peu, j’en suis bien sûr,
Et doucement éclos au sein de la famille
Vont au même horizon, montent au même azur.

Oui, toutes, vous rêvez, en vos âmes sereines,
L’idéal absolu du mariage humain :
Partage de bonheurs et partage de peines ;
Beaux songes sans réveil, beaux jours sans lendemain !

Oui, pressentant trop bien vos faiblesses de femme,
Toutes vous l’appelez, ce bienfaisant appui
D’un compagnon dont l’âme est la sœur de votre âme,
Et qui se donne à vous en vous prenant à lui !

Et plus encor, malgré ses tristesses amères,
Son mystère à vos yeux étrange et redouté,
Ô vous que le ciel fit pour devenir des mères,
Vous rêvez au bonheur de la maternité.