Ennoblis par la tâche à faire,
Les pieds crottés, mais l’âme au ciel,
Ils ont, dans leur modeste sphère,
Travaillé pour l’Art immortel !
Oublieux des destins revêches
Dont ils se virent accablés,
Ils jettent, dans les âmes fraîches,
Les grains d’où germeront les blés.
Maîtres jusqu’alors sans histoire,
Peut-être un jour — ô jour heureux ! —
Feront-ils naître quelque gloire
Dont un rayon sera pour eux…
Aussi, lorsque vos groupes tristes
Au vague et multiple regard
Montent sur l’estrade, — ô choristes,
Soldats anonymes de l’Art, —