Page:Normand - La Muse qui trotte, 1894.djvu/62

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Dans un théâtre, sur les planches,
Quand on a l’esprit sombre et las,
Parader en des robes blanches
Sous de grotesques falbalas ;

Pour les hommes, dans quelque église,
Être chantre, et dévotement
Passer, sans rien qui scandalise,
De la noce à l’enterrement…

Oui, ce chemin étroit et sombre,
Si loin des songes caressés,
La plupart l’ont suivi, dans l’ombre,
Et leurs membres en sont lassés…

Mais si leur pauvre vie est pleine
De labeur et d’obscurité,
Ils peuvent, pour prix de leur peine,
Lever le front avec fierté.