Page:Normand - La Muse qui trotte, 1894.djvu/78

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Peut-être, de votre voiture,
Tout heureuses de l’aventure,
Descendiez-vous quelques instants,
Et, sous l’ombre fraîche et complice,
Écoutiez-vous ces mots qu’on glisse
À l’oreille, un soir de printemps…

Ils sont passés ces temps de joie !
Mais qu’importe ? Dieu vous envoie,
Pour éclairer vos derniers jours,
D’autres bonheurs, d’autres tendresses…
Et les enfantines caresses
Valent bien les vieilles amours.

Pressant de vos lèvres fanées
Ces fronts si purs où les années
N’ont mis trace d’aucun émoi,
Vous comblez ce désir suprême
D’aimer toujours, d’aimer quand même,
Que toute femme porte en soi !