Page:Normand - La Muse qui trotte, 1894.djvu/89

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Mais où le clair soleil, en traits horizontaux,

Glisse sur le zinc des toitures ;


Où, soulevant le voile étoilé de la nuit,

Tel qu'un gavroche qu’on épie,

Le matin se faufile et chatouille sans bruit

Les flancs de la ville assoupie.


La voilà qui s’agite et très, très lentement,

Encore lasse de la veille,

Ouvre les yeux, hésite, et, dans un bâillement,

Sourit à la clarté vermeille.


Bientôt, sur les trottoirs dont les minces traits blancs

Encadrent les brunes chaussées,

De rares passants vont, actifs ou nonchalants,

D’allures lentes ou pressées.