Aller au contenu

Page:Normand - Le Laurier sanglant, 1916.djvu/106

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Je vais, viens, effleurant les lits

D’un pied qui n’est plus leste.


Certes, j’étais moins lent jadis,
La marche m’était plus facile
En mil-huit-cent-soixante-dix

Humble petit « mobile ! »


Au lieu de porter des bouquins,
— Timide et pacifique rôle —
Je narguais les humbles pékins,

Mon fusil sur l’épaule :


Car j’ignorais que la douleur
De toute joie est sœur jumelle ;
Et ma jeunesse, à peine en fleur,

Se croyait immortelle…


Mais le temps, ce maudit vieillard,
Change les poèmes en proses,