Page:Normand - Le Laurier sanglant, 1916.djvu/111

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Il semble nous unir indissolublement !
Chaque jour, en serrant la main de tous ces hommes,
Je comprends quels amis, non ! quels frères nous sommes,
Quel solide lien, quel intérêt puissant
Unit dans le péril les fils d’un même sang !

Comme, en parlant avec ces braves gens…, si braves,
Je déplore l’erreur qui nous fait tous esclaves
— Oh ! oui, tous, paysans, ouvriers et bourgeois —
De ces vains préjugés qui paraissent des lois !
Nés sous le même ciel et sur la même terre,
Portant en nous, ainsi qu’un bienfaisant mystère,
Les vertus que nous ont transmises les aïeux,
Nous nous aimerions plus en nous connaissant mieux.
Nous pourrions de nos mains actives, jamais lasses,
Combler l’obscur fossé qui sépare les classes,
Augmenter la beauté de notre effort commun
En travaillant chacun pour tous, tous pour chacun…
Les basses vanités, les haines amassées
Par un souffle d’air pur seraient vite chassées ;