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Page:Normand - Le Laurier sanglant, 1916.djvu/131

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Et voici qu’hier, en hochant la tête,
Regardant Pierrot de son gros œil rond,
Le major a dit : « Guérison complète !
» Allons, mon garçon !… Vite, qu’on s’apprête…
» Avant peu, tu vas retourner au front ! »

Retourner au front ! se battre ! reprendre
Sa place là-bas… Pierrot est content…
Mais quitter la sœur si douce et si tendre…
Le cœur de Pierrot bat sans plus attendre…
Celui de la sœur en a fait autant.

Le jour du départ, Pierrot est très pâle ;
La sœur est très rouge… Ah ! le dur moment !
Midi va sonner dans la grande salle…
Quelqu’un dit : « Pierrot !… Il faut qu’on détale !…
» Allons ! dis adieu vite à ta maman ! »

— « Ma maman ?… Hélas ! j’veux pas qu’on la nomme
» Comme ça… » fit-il, l’air embarrassé.