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Page:Normand - Le Laurier sanglant, 1916.djvu/137

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— Vot’ fils ?… Vous êtes donc ?…
Vot’ fils ?… Vous êtes donc ?…— Mais oui, sacré tonnerre !
» Tu ne comprends donc rien ?… J’somm’s son père et sa mère…
— Bonnes gens !… C’est-y vrai ?… Jean Mathieu, des Aulnais,
» Près Montluçon ?… Un p’tit rousseau…
» Près Montluçon ?… Un p’tit rousseau…— Tu le connais ?
— Si je l’connais ?… Parbleu !… J’étions d’la même escouade…
» On nous appl’ait les deux jumeaux, par rigolade,
» À cause de not’ mêm’ nom… C’était un bon enfant…
— C’était ? qu’tu dis, c’était ?… Il n’est donc pus vivant ?
— Ah ! bonnes gens !…
Ah ! bonnes gens !…— Tu t’tais ?… Il est mort… Je l’devine…
— Du même obus qui m’a blessé…
Du même obus qui m’a blessé…— Bonté divine !
— Mon p’tit Jean ! dit la mère. Il n’est pus… Mon chéri !
— Il a roulé d’un coup sans un mot, sans un cri,
« À la corne d’un bois où l’on entrait à peine…
— En Lorraine, est-ce pas ?…
En Lorraine, est-ce pas ?…— Oui, c’était en Lorraine…
Moi, j’ai reçu l’atout dans les jambes, les deux ;