Page:Normand - Le Laurier sanglant, 1916.djvu/138

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» Cell’là surtout… Enfin, maintenant ça va mieux.
» Mais le major a dit qu’c’est un’ mauvais’ blessure,
» Et qu’j’en d’meurr’ai boiteux pour toujours, qu’il assure… »

Sans l’écouter, les vieux restaient auprès du lit.

« Et qu’est-c’qu’on en a fait, d’son corps, à not’petit ?
— Ça, j’en sais rien. Quand on a l’temps, on les enterre…
» Autrement… Qu’voulez-vous ? Que l’on soit sous la terre
» Ou ben ailleurs, tout ça, c’est kif-kif bourricot !
— Alors, avant d’passer, il n’t’a point dit un mot ?
— Pas un seul, vrai de vrai !… Ça s’est fait tout de suite…
» On n’a pas l’temps d’causer beaucoup, sous un’marmite !
» Mais, pour sûr, il m’avait souvent parlé de vous…
» D’vot’ pays, d’vot’ maison, d’vot’ enclos, du grand houx
» Qu’est just’ contre vot’ porte…
 » Qu’est just’ contre vot’ porte…— À côté du vieux tremble…
— Oui !… mêm’ qu’il me disait qu’ils font très ben ensemble… »

Un silence tomba. Puis tout à coup, brutal :