Page:Normand - Le Laurier sanglant, 1916.djvu/155

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Dans la sérénité d’un soir calme et vermeil,
Luire, comme un trophée, aux rayons du soleil !



Nous, nous n’avons connu que le froid et la neige,
La lutte sans espoir et l’horreur d’un long siège ;
Et nous ne pouvons plus, vaincus des temps passés,
Être de la bataille où vous vous élancez !
Mais que ce soit le fils ou le père, qu’importe ?
Pourvu que l’on triomphe, et que d’une main forte
Vous sachiez retenir sous nos clairs étendards
Cette Victoire, fille étrange des hasards,
Mais quelquefois aussi des justices sacrées ;
Pourvu que nous puissions voir les plaines dorées
De l’Alsace-Lorraine, et ses prés, et ses bois
Redevenir bientôt français comme autrefois ;
Pourvu que nous puissions, au nom de la Patrie,
Arrêter ce hideux torrent de barbarie ;
Pourvu que nous puissions, après de tels forfaits,