Page:Normand - Le Laurier sanglant, 1916.djvu/166

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C’est chez nous, dans nos prés, aux flancs de nos collines,
Au bord de nos étangs frissonnants de roseaux ;
Chez nous, dans nos grands bois où les brises câlines

Murmurent avec les oiseaux ;


Chez nous, chez nous, auprès des calmes cimetières
Où dorment nos aïeux, où nous dormirons tous ;
Chez nous, que de leurs mains froidement meurtrières

Ils ont creusé ces sombres trous !


Ne vous semble-t-il pas, ô mes frères de France,
Que chaque coup de pioche entre dans notre chair,
Et que nous souffrons tous de toute la souffrance

Du pays qui nous est si cher ?


Ne vous semble-t-il pas, ô mes frères, qu’il monte
Du sol déshonoré par de pareils affronts,
Un souffle impétueux de vengeance et de honte

Qui claque en passant sur nos fronts ?