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Si je pouvais, — fût-ce un moment, —
Ô sombre guerre,
Oublier ton envoûtement
Qui nous enserre ;
Oublier tes férocités,
Et la souffrance,
Et tous les deuils par toi jetés
Sur notre France !
Mais ce journal que dans ma main
La brise froisse,
Me dit notre effort surhumain
Et notre angoisse ;
Il me dit les prés envahis,
Le bruit des armes,
Et tout le sang que mon pays
Mêle à ses larmes…