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Page:Normand - Le Laurier sanglant, 1916.djvu/205

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J’ai peur que la Russie… ou bien que l’Angleterre…
Ou bien toutes les deux… enfin, je ne sais pas…
— Valeureux citoyen, fier soutien de la France,
Pensez à nos soldats qui sèment l’espérance !

— J’en conviens sans rougir, j’ai l’âme peu guerrière,
Et je ne me sens pas l’étoffe d’un héros…
Chacun, vous le savez, combat à sa manière :
Moi, je fais mon devoir, très bien, dans les bureaux.
— Pauvre brave, embusqué derrière une écritoire,
Pensez à nos soldats courant à la victoire !

Oh ! oui ! nous qui n’avons ni la force ni l’âge
Pour notre cher pays de nous battre aujourd’hui,
Si fort que nous l’aimions, aimons-le davantage ;
Ne pouvant pas mourir, vivons du moins pour lui !
Et lorsqu’un rien nous blesse, un rien nous contrarie,
Pensons à nos soldats tombés pour la patrie !