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Page:Normand - Le Laurier sanglant, 1916.djvu/277

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TRIGODET




À Madame Adolphe Brisson.


1915.



Après toute une nuit d’attaques repoussées,
Le corps las, les bras lourds, le cerveau sans pensées,
Au fond de la tranchée, un groupe de lignards,
— Ces conscrits dont la guerre a fait de vieux grognards, —
Se repose… à moitié, redoutant quelque alerte.
Un fin brouillard s’étend sur la plaine déserte…
Et voici que là-bas une forme grandit,
Se précise, s’avance, et, petit à petit,