Aller au contenu

Page:Normand - Le Laurier sanglant, 1916.djvu/65

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

L’INSTANT PSYCHOLOGIQUE




Janvier 1871.


Le canon résonnait toujours, toujours, toujours.
On entendait dans l’air de longs grondements sourds,
Des sifflements aigus, des craquements étranges.
C’était l’enfer… Pourtant deux enfants blonds, deux anges,
Dormaient profondément, sur leur mère appuyés.
Un pauvre manteau noir, couvrant leurs petits pieds,
Était roide de froid et constellé de givre.
La mère, elle, les yeux troubles, paraissait ivre,
Assise au pied d’un mur, et le front dans la main.