Page:Normand - Le Laurier sanglant, 1916.djvu/70

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En vain as-tu levé ton regard vers les cieux :
Le cri s'est arrêté dans ta gorge oppressée,
Et, comme tu rêvais de ta gloire passée,
Des larmes de douleur ont obscurci tes yeux.

Ah ! les temps ne sont plus où l’Europe, inquiète,
À tes vaillants soldats ne pouvant tenir tête,
Pour se venger plus tard implorait ton appui ;
Avec les temps nouveaux vient la nouvelle guerre ;
Ils frappent maintenant, ceux qu’on frappait naguère :
Les vaincus d’autrefois sont vainqueurs aujourd’hui.

Mais va ! tu peux braver l’ennemi qui te tue :
Avec trop de valeur, France, tu t’es battue
Pour qu’aujourd’hui ton front s’abaisse en rougissant ;
Tu fus brave toujours, si tu fus malheureuse,
Et jamais une paix ne peut être honteuse
Quand la main qui la signe est couverte de sang.