Page:Normand - Paravents et Tréteaux, 1882.djvu/168

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Parisien de cœur, d’esprit et de naissance :
Donc, le poing au côté, je m’incline et commence.

Ô vous tous qui, ce soir, remplissez l’Odéon,
Vous, madame, accoudée au velours du balcon ;
Vous, monsieur, bien assis dans votre stalle neuve,
Qui peut-être à l’instant traversâtes le fleuve
Pour venir apporter un bienveillant bravo
À votre vieil ami, le barbier Figaro ;
Vous, spectateurs d’en haut, qui, planant près des cintres
Sous un ciel tout peuplé par le talent des peintres,
Avez su conquérir, sur ces sommets hardis,
Pour dix sous seulement un coin de paradis,
Apprenez qu’aujourd’hui, vous tous, tant que vous êtes,
Comme les paladins des temps passés, vous faites
Rien qu’en venant ici sans peine et sans efforts,
Œuvre de justiciers, de redresseurs de torts
Et vengez d’une longue et triste indifférence
L’anniversaire heureux d’une illustre naissance.