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Page:Normand - Paravents et Tréteaux, 1882.djvu/24

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Le hasard me donnant deux voisines… muettes,
Je fis sur le menu des études complètes…
À la fin du dîner, je le savais par cœur.
Le festin terminé, bien que pauvre fumeur,
Je dus d’un fort cigare entretenir les flammes
Pour ne pas demeurer tout seul avec les dames.
Puis, retour au salon vers dix heures trois quarts.
Le concert commençait. Foule de toutes parts.
Les dames, bras à bras, blanches et bien rangées,
Rappelaient vaguement les boîtes de dragées.
Debout contre une porte, et, de l’autre côté,
Un immense monsieur strictement cravaté,
Un cuirassier sans doute, aux moustaches cirées,
J’aperçois, dans le fond, les boucles éplorées
D’une dame chantant un air sentimental.
Je ne voyais qu’à peine et j’entendais fort mal…
J’applaudis cependant, par bienséance pure.
Puis un habit correct, d’agréable tournure,
Parut… et dit des vers.
Parut… et dit des vers.C’est la mode aujourd’hui.