Page:Normand - Paravents et Tréteaux, 1882.djvu/25

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Le moindre amphitryon ne peut rester chez lui
Sans vous servir le soir, en guise d’ambroisie,
Quelques échantillons nouveaux de poésie,
Que récite un monsieur, vibrant avec excès,
Et venant plus ou moins du Théâtre-Français.

Or, les vers, voyez-vous… — j’ai honte à vous l’apprendre, —
Les vers, moi… ça m’endort !

Les vers, moi… ça m’endort !Je me sentis donc prendre
En écoutant ce vague et doux bruissement,
Malgré tous mes efforts, d’un engourdissement,
D’une étrange torpeur qui saisit tout mon être.
Je le sentais, j’allais dormir… ronfler peut-être !
Ah ! sortons, sortons vite… ou sinon ! D’un regard
Je cherche mon chapeau… Déplorable hasard !
La console où tantôt, en faisant mon entrée,
Je l’avais déposé, m’apparaît entourée
D’un triple rang touffu, formidable, profond
De dames s’éventant, les yeux vers le plafond.