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Page:Normand - Soleils d’Hiver, 1897.djvu/125

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Le lendemain — fatalité ! —
La chance, folle girouette,
Prend le vent d’un autre côté…
Pauvre, pauvre Godichonnette !

Elle reperd en peu d’instants,
Le nez long et basse l’oreille,
Tous ces beaux louis éclatants
Qu’elle avait amassés la veille.

Mais le sort a de ces retours
Déjouant la science humaine…
Elle se dit : « Luttons toujours
Avec une âme de Romaine ! »

Suivant la chance du moment
— Tantôt ciels purs, tantôt averses —
Godichonnette, vaillamment,
Subit des fortunes diverses.

Hélas ! hélas ! le mauvais sort
S’acharnant sur sa pauvre tête
Est décidément le plus fort :
Il faut fuir devant la tempête !

La martingale de l’ami,
Hélas ! ne valait rien qui vaille !
Cet ami n’est qu’un ennemi…
Pour ne pas dire une canaille !