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Page:Normand - Soleils d’Hiver, 1897.djvu/166

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« Oui ! bercés par le chant des bruissantes palmes,
Ils goûteront les jours sereins, les heures calmes

Et l’apaisement désiré ;

Mais, ô Dieu tout-puissant dont la bonté m’outrage !
À ton œuvre d’amour je mêlerai ma rage,

Et ma revanche, je l’aurai !


« Si tu guéris leurs corps, moi je perdrai leurs âmes ;
La passion du Jeu, de ses griffes infâmes,

Fouillera les cœurs déchirés,

Et les échos hurleurs de ces rives de joie
Connaîtront les sanglots farouches, où se noie

La douleur des désespérés ! »



Et c’est pourquoi, les temps venus, sur une roche
Dont nul avis sauveur ne signale l’approche,

Sur une roche au bord de l’eau,

Le Diable, en un recoin de la corniche blanche,
Bâtit, pour assurer sa perfide revanche,

Le palais de Monte-Carlo !