Page:Normand - Soleils d’Hiver, 1897.djvu/176

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Oui ! la sensation est étrangement douce
D’être entraînée au loin, très vite, sans secousse,
Dans le ricanement de ce mistral moqueur
Frileusement blottie au plus chaud de son cœur !
Contre ces hurlements de tempête enragée,
Paisible, entre ses bras je suis bien protégée.
Le ciel, hier si pur, s’est soudain obscurci…
Pour le ciel de mon âme il n’en peut être ainsi.
Près de lui je suis forte et rien ne peut m’atteindre.
Dans l’ombre envahissante où le jour va s’éteindre
Je vois ses yeux charmeurs me sourire ; je sens
Ses doigts presser mes doigts, tièdes et caressants ;
J’entends sa voix qui chante — oh ! si pure, si tendre ! —
Ces jolis mots d’amour qu’on veut toujours entendre…
Et je rêve, et j’écoute, et je réponds tout bas…

Et je crois aux bonheurs qui ne finissent pas !