Page:Normand - Soleils d’Hiver, 1897.djvu/64

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« Loin, bien loin de celle qui l’aime
Et rêve tout le long du jour,
Tout le long de la nuit, de même,
À l’heure heureuse du retour.

« Rayon vert, rayon d’espérance,
Apparais-moi, rien qu’un instant,
Et ramène au pays de France
Celui que mon cœur aime tant ! »



Mais au couchant toujours plus sombre
Le dernier éclat s’est voilé ;
La nuit rapide étend son ombre,
Et tout espoir s’en est allé.

La belle fille, lente et lasse,
Me fait un adieu de la main,
Et je l’entends, à voix très basse,
Dire : « Je reviendrai demain ! »

Oui ! reviens demain, pauvre amante !
Que demain, propice à tes vœux,
En ce chagrin qui te tourmente,
T’accorde enfin ce que tu veux !