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Page:Normand - Soleils d’Hiver, 1897.djvu/81

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Vantant l’ineffable nature
Et les grands cieux étincelants.
Au diable les sujets brûlants,
Politique ou littérature !
De rares propos nonchalants
Vont s’échangeant à l’aventure.

L’azur nous sourit au travers
De nos paupières demi-closes,
Pointillé de nuages roses
Qui glissent, frêles et divers.
Que nous importent tous les vers,
Ô Seigneur ! et toutes les proses !…
L’azur nous sourit au travers
De nos paupières demi-closes.

Qu’importent tous les rêves fous
Qui s’agitent en ce bas monde,
Pourvu que la terre soit ronde
Et qu’on soit dessus, non dessous !
En vrais païens, enivrons-nous
De ces flots de lumière blonde…
Qu’importent tous les rêves fous
Qui s’agitent en ce bas monde !

Ne comptons ni le temps perdu,
Ni les cigarettes fumées,
Et méprisons les renommées
Qu’achète un labeur trop ardu !