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Page:Normand - Soleils d’Hiver, 1897.djvu/84

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Les deux îles là-bas étendent dans le fond

Leurs formes rondes

Et sur le flot d’argent qui miroite, elles font

Des taches blondes.


On est heureux ; on n’a ni chagrin, ni souci,

Ni deuil, ni peine…

Ô mignonne, avec moi venez passer ici

Une quinzaine !


Quittez Paris, quittez cet éternel hiver

Coiffé de givre ;

Venez, quand le soleil se couche, voir la mer

Aux tons de cuivre !


Délaissez les Français, délaissez l’Opéra

Même Comique ;

Délaissez le salon qu’un journal déclara

Académique !


Refusez les dîners aux menus frelatés

Connus d’avance ;

Venez vous enivrer des sereines clartés

De la Provence !


Venez, et nous irons tous deux sans cache-nez

Et sans pelisses,

Courir sur les tapis de sable satinés

Par les flots lisses !