Page:Normand - Soleils d’Hiver, 1897.djvu/85

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Nous nous reposerons sous les palmiers légers

Qu’un rien balance,

Et nous nous griserons de parfums d’orangers

Et de silence !


Si votre bourse est lourde et veut que d’un kilo

Quelqu’un l’allège,

Autour du tapis vert, vite, à Monte-Carlo

Prenons un siège.


Près d’un bourgeois naïf ou d’un grec trop malin,

L’âme aguerrie,

Jouons l’impair, le manque ou le numéro plein

Ou la série !


Venez vite, venez ! Refuser serait mal !

Pour vous distraire,

Voici que justement Nice est en carnaval

Et veut vous plaire.


Vous mettrez une robe aux suaves couleurs

Pour cette fête ;

Nous prendrons un landau qu’on remplira de fleurs

Par-dessus tête ;


L’un et l’autre masqués, joyeux et bannissant

Spleens ou névroses,

Nous nous escrimerons contre chaque passant

À coups de roses !