Page:Notice historique sur les ouvrages et la vie de Cuvier.djvu/10

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études classiques ; parce qu’un des souverains du Würtemberg avait fondé pour eux, au séminaire de Tubingue, un certain nombre de bourses ; que les études qu’ils y faisaient pouvaient être extrêmement fortes, et les mettaient en état de suivre, non-seulement la vocation de pasteur évangélique, s’ils s’y sentaient portés, mais encore la carrière de l’enseignement public ou particulier, ou même toute autre carrière qui exigeait, en premier lieu, une instruction solide dans les langues anciennes, les langues orientales, la philosophie, les lettres et l’histoire.

Le recteur ou le chef du gymnase de Montbéliard, qui en tenait alors la classe supérieure, changea la destinée du jeune Cuvier, en jugeant moins bonne qu’à l’ordinaire sa dernière composition pour les places ; il ne lui donna que la troisième, tandis que le jeune collégien avait la conscience d’avoir mérité, comme à l’ordinaire, la première. Cette erreur, si c’en était une, tirait à conséquence, parce que chaque élève du gymnase destiné à la théologie, était désigné à son tour pour une cure vacante, d’après le rang qu’il avait dans sa classe au moment de son départ pour le séminaire de Tubingue ; elle décida le jeune Cuvier à abandonner cette carrière, et ses parens à profiter d’une occasion qui s’offrait à eux pour lui en donner une autre. J’ai entendu plusieurs fois de la bouche de M. Cuvier que cette circonstance avait été la source de son bonheur.

Ce génie précoce, que la vue d’un Gessner avec des planches enluminées, qui faisait partie de la bibliothèque du gymnase de Montbéliard, avait électrisé, en révélant en lui le naturaliste ; qui avait déjà lu deux fois